Après l'effort le réconfort. Nous voici arrivés à la première étape de ce long trimard au pays de l'argot ! Le court texte qui suit récapitule une partie du vocabulaire étudié au cours des dernières semaines.
Le gros Léo avait toujours la dent. Même aux courtines, tu pouvais être sur que voir cavaler les gayes ça lui filait les crocs. Du coup, il fallait presque le prendre par les ailerons pour le faire décarrer et aller se fader les gains du tiercé. Après, vu qu'il arrêtait pas de nous gonfler avec la tortore, on caltait en vitesse pour dégauchir un troquet où on pourrait casser la graine. Comme Maurice connaissait le coinstot, on mettait rapidement le cap sur un rade où, nous assurait-il, le kil de rouge était pas lèrche. Arrivés sur place, un loufiat à l'allure austère nous indiquait une carante libre, derjo la lourde des goguenots. C'était pas pallas mais c'était mieux que rien et la bectance nous ferait rapidement oublier la déconvenue.
La Taulière, qu'avait sur les endosses ses harnais du dimanche, venait à notre table pour prendre notre commande. "Qu'est c'que ce s'ra pour ces Messsieurs ?", qu'elle nous bonnissait, en suçotant son crayon. "C'est pas tous les jours que t'as du beau linge comme nozigo, hein ma cocotte :?", j'me disait, alors que je biglais la carte des vins. Les coups de chasse appuyés qu'elle nous balançait à tour de rôle en roulant des clignots en disaient long sur l'intérêt qu'elle portait à notre morlingue. Soudain, au moment précis où j'voulais jacter, un vieux clébard se mettait à japper. C'était Lulu, le Yorkshire du rade...
à suivre...
à suivre...
